dimanche 21 juin 2009

DR : Introduction


Qu’est-ce que «Le Dernier Retour»…

Il s‘agit tout simplement de ma deuxième fanfiction sur l’univers de Saint Seiya. La première, qui reste à ce jour à peine entamée et que vous ne trouverez pas sur ce blog, n’était qu’une vague histoire, un scénario tout juste ébauché, répondant à un simple désir d’écrire un nouvel épisode de ce manga qui a marqué mon enfance. Mais elle a eu au moins le mérite, au fil de ses premiers chapitres, de me donner l’envie d’écrire quelque chose de plus réfléchi.

Le Dernier Retour c’est ça : une réaction à ma fic-test, une véritable intrigue, plus de nouveaux personnages, et ne se cantonnant pas à un seul lieu, toujours les dialogues qui me sont chers mais introduits de façon moins artificielle, un panel d'émotions plus étendu, et d'avantage de descriptions. Tel est le pari de l'écriture.

Quant au scénario, pour sortir des sentiers battus, j'ai choisi d'une part de faire un gros cross-over entre StS et l'univers de Lovecraft, l'un de mes auteurs fétiches. Et d'autre part étant également grand fan de Tolkien, je lui rends par la même occasion un modeste petit hommage en lui empruntant des noms de ses propres personnages, en évitant toutefois autant que possible ceux un peu trop connus du Seigneur des Anneaux. Ce qui en outre apporte un relief supplémentaire, ces noms ayant tous une traduction officielle.

Saint Seiya et Lovecraft

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, Lovecraft est un maître, à mon sens inégalé, en matière de fantastique. En plus des ambiances saisissantes dont sont chargés tous ses écrits, il a réussi au fil du temps à concevoir une cosmogonie qui lui est propre, un genre de panthéon composé d’entités pré-humaines, voire pré-terrestres. La plupart de ses histoires suivent le même schéma : quelqu’un tombe sur les traces d’une antique civilisation disparue, et volontairement ou accidentellement, invoque ou réveille l’une de ces entités disparues, et est-il besoin de le préciser, franchement désagréables.

Ce qui se passe en suite… ce n’est que l’expression du géni de l’auteur, car tout l’art de Lovecraft, toutes les sensations qu’il provoque chez le lecteur, résident dans son incomparable talent pour décrire l’indescriptible. Paradoxe me direz-vous. Sans aucun doute. Quand Lovecraft décrit, il prend soin de mettre en évidence l’écart entre ses mots et la "réalité" qu’ils sont sensés refléter. Quand l’un de ses personnages rencontre une monstruosité venue d’ailleurs, l’image qu’il nous propose est sur-amplifiée par l’affirmation immédiate qu’elle n’est que la partie minime de l’horreur, celle-ci n’étant pas intellectualisable par le cerveau humain.

Par pitié, si vous avez vu une espèce de film mettant en scène le Grand Cthuluh ou un autre Grand Ancien, ainsi sont nommées les entités de Lovecraft, reléguez-le aux oubliettes. Montrer un écrit de Lovecraft à l’écran est un non-sens absolu, puisque encore une fois, tout son savoir faire réside dans sa façon d’évoquer quelque chose, et de suggérer en même temps que cette chose dépasse mille fois ce qu’il tente de nous faire percevoir.

C’est cette ambiance que je vais m’employer à respecter dans le Dernier Retour, à mon modeste niveau d’écriture. Ne vous attendez pas à rencontrer le Chevalier d’Azathoth, pas plus qu’à voir arriver l’armure d’Hastur. L’indescriptible demeurera indescriptible. C’est tout l’intérêt de ce cross-over, étendre l’univers de Saint Seiya à des émotions absentes du manga : l’aberration, le dégoût, l’horreur pure, l’incompréhensible…

La fanfiction et moi

En d’autres termes, ce que j’aime écrire et ce que j’aimerais faire passer dans les lignes du Dernier Retour.


Des dialogues qui valent le coup :

Si l’un de mes auteurs fétiches est Lovecraft, le dialoguiste devant lequel je mets un genou en terre c’est Michel Audiard. Bon je ne dis pas qu’au détour d’un paragraphe vous allez voir Ikki dire à Seiya « toi quand on mettra les cons sur orbite t’as pas fini de tourner ». Mais l’esprit est là, j’aime les mots qui claquent et la formule qui fait mouche du premier coup.

Dans bien des fics que j’ai eu l’occasion de lire, les dialogues suffisaient à foutre tout le reste par terre. Soit à cause du registre lexical employé identique à celui de la narration, c’est vrai quand on parle on le fait rarement à coup de tournures alambiquées et de mots de dix pieds de long, rien de mieux pour tuer le naturel du dialogue. Soit à cause de mots mal employés, les « oh ! », les « mais ! », les « quoi ! » et toutes ces petites choses qui posées de travers ne font qu’infantiliser le dialogue. Sans parler des onomatopées style « Yeehaaa » , « Grrr » et autres « Splash »…

Moi j’ai envie quand je fais parler mes personnages que le lecteur oublie qu’il est en train de lire. Je veux qu’ils les entendent littéralement, que les mots se fassent oublier au profit des paroles. Qu’il les écoute et les ressente, que leur caractère et leurs émotions s’expriment au travers d’un langage propre à chacun.


Une intrigue anti-linéaire :

Façon subtile d’annoncer que scénaristiquement j’ai p’t être un esprit un rien tordu, sans doute un résidu de mon passé de rôliste. Pour dire les choses simplement, j’aime susciter la perplexité et l’incompréhension, temporairement bien sûr. Je préfère que le lecteur se pose des questions, plutôt que de lui tendre un fil unique : apparition d’un conflit, combat, bottage de fesses du big boss.

Non, j’aime le froncement de sourcils, poser des problèmes, en résoudre certains rapidement tout en gardant la solution des autres pour plus tard. J’aime la manipulation, les hommes de pailles, le danger là où on ne l’attend pas, et toutes les formes de fausses pistes.

Conséquence de cela, le Dernier Retour s’annonce comme une fic longue. Je suis conscient qu’une fanfiction réclame une certaine part d’évidence pour accrocher le lecteur qui la suit non pas au rythme qu’il a choisi mais à celui des mises à jours. Mais il s’agira sans doute de ma seule fic qui sera menée intégralement, aussi n’ai je pas vraiment envie de me restreindre.

Le scénario à l’heure actuelle laisse prévoir quatre actes, un premier acte d’exposition, un deuxième acte qui affirmera l’action de façon plus tangible, un troisième dans lequel l’ambiance glissera de plus en plus vers celle propre à Lovecraft, et enfin le quatrième en point d’orgue qui clôtura la fiction. C’est peut-être trop ambitieux mais il y a trop de tableaux sur lesquels j’ai envie de jouer pour faire quelque chose de plus succinct.


Un panel étendu de personnages :

Hem ben oui, une quasi nécessité à partir du moment où il a été décidé que ce serait une fic longue, dont l’intérêt porterait d’avantage sur l’action que sur une vision personnelle du monde de Saint Seiya.

A partir de là, pour mettre en scène un conflit de façon crédible il faut qu’il y ait des morts dans les deux camps. Et donc des personnages dont le rôle essentiel à l’intérieur du scénario sera d’y passer. Mais pas seulement. Si la longueur probable du Dernier Retour m’a incité à créer beaucoup de personnages, ils seront loin d’être tous de la chaire à canon. Au contraire, et c’est l’occasion que j’ai saisie pour jongler avec les caractères.

Il y aura des personnages connus mais dont la personnalité aura évoluée. Il y aura des archétypes, personnages archi-prévisibles mais qui sont par là même rassurants pour le lecteur, des points solides sur lesquels il peut s’appuyer sans trop se poser de question. Et enfin des personnages inédits au caractère plus subtil. Et y a rien à faire, j’aime ça. Jouer avec les caractères, les faire se répondre, s’opposer, les placer dans des situations similaires où ils se comporteront différemment. Sans compter l’avantage majeur, à savoir qu’il devrait y en avoir pour tous les goûts, j’espère bien que chacun de ceux qui suivront cette fiction pourra trouver un personnage auquel s’attacher en particulier. Par contre le revers de la médaille, parce que forcément y en a un, c’est que ce nombre conséquent de nouveaux personnages, pour qu’il soit digérable, nécessite un grand temps d’introduction. C’est sans doute le problème le plus délicat à résoudre que me pause l’écriture du Dernier Retour, réussir la présentation ponctuelle et progressive des personnages, tout en prenant malgré tout le temps de faire avancer l’intrigue.


Des affrontements détaillés :

Quoi d’autre… des combats bien sûr ! C’est du Saint Seiya quand même, pas l’Ile aux Enfants ! Faut bien que y en aient qui dégustent. Sans que l'intérêt d'une fanfic se limite aux seules scènes d'action, j'aime qu'il y en ait et de tous les genres, des combats épiques, des combats inégaux de deux lignes, des combats "gratuits" et des combats importants pour l'intrigue. Le tout étant de garder des proportions raisonnables et que le futile n'étouffe pas le nécessaire.

Et puis franchement, qu’est-ce qui était le plus marquant dans Saint Seiya sinon le grandiose des attaques ? Enfin du moins pour les fans de l’animé, ceux qui ont commencé par le manga auront peut-être un autre avis. Loin d’être un inconditionnel de Pégase, la première fois où je l’ai vu balancer ses météores j’ai quand même doublé mon rythme cardiaque ! Ceci ajouté à l’émotionnel qui découle naturellement des affrontements, les sentiments, le dépassement de soit, la souffrance, la crainte pour un personnage… Non vraiment, même si les combats ne doivent pas être pour autant la raison d’être de la fiction, je ne saurais vraiment pas me contenter d’en mettre en scène juste un ou deux en passant pour simplement donner du rythme.


Un visuel explicite :

Ah ça… Si vous n’aimez pas les longues descriptions préparez-vous à me lancer des pierres. Promis je bouge pas, tout simplement parce que j’assume cette prédilection. Hé oui, suis pas un fan de Tolkien pour rien. J’aime m’attarder sur une image qui marque mon esprit, et la dépeindre en détail pour la faire partager. Je trouve que ça pose une ambiance, et à défaut d’autre chose, ça illustre les sentiments de l’auteur, en l’occurrence moi, à un moment précis. Sans compter qu’une demoiselle avec une chevelure menthe et des mirettes couleur lavande c’est quand même plus sympa qu’une banale fille aux cheveux verts et aux yeux violets.

Mais outre cette simple affection pour les mots, les descriptions répondent pour moi à deux traits précis. D’une part, à une certaine possessivité de l’imaginaire. Ma fiction, je la vois de façon très nette, et je n’ai pas envie de laisser une trop grande liberté au lecteur. Cette liberté elle existera toujours de toute manière dans un support écrit. Mais j’ai vraiment le désir que les images que se fabrique le lecteur soient les plus proches possibles de celles que je me suis créées à moi-même. D’autre part, et c’est peut-être une des raisons pour lesquelles je tiens à cette similarité, une fanfiction s’appuie sur un support original. Dans le cas de StS, ce support est archi-visuel. La fanfiction est une sorte de prolongement personnel du manga, et par là même, la source ayant été regardée, je tiens à ce que mes lecteurs continuent de la voir au-delà des lignes. Je n’aurais sans doute pas la même exigence si je m’étais inspiré d’une œuvre littéraire et non graphique.

Bon, ben voili voilou quoi... Merci à toutes celles et ceux qui ont eu le courage de m'écouter palabrer un rien sur moi-même jusqu'ici, me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture...

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